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Elections du 23 juin 2004: nos questions culture/média

Chapitre 1 | Le financement de la RTBF (questions 1 à 8)

QUESTION 7: Trois chaînes de télé (avec RTBF Sat) et cinq chaînes de radio, n'est-ce pas trop?

Ne multiplie-t-on pas trop les chaînes à la RTBF en rendant ainsi indispensable l'apport de la publicité et du sponsoring... pour diluer les vraies missions de service public?


logo PS

- Christian Dupont, Ministre de la Culture (PS): RTBF Sat est une très bonne décision du Gouvernement car les Belges à l'étranger ont droit au type d'informations ainsi véhiculées. Il y a la Une et la Deux. Sur la Deux, il y a la culture et le sport. En tant que Ministre de la culture et du sport, je suis assez satisfait que ces deux chaînes existent. Et sur La Deux, il y a peu de publicité.

Quant aux chaînes radio, je pense que la RTBF doit être positionnée sur un certain nombre de publics: traditionnel, musique classique, musique moderne, information générale, informations locales, etc. On est à peu près dans ce schéma-là. L'opération "Vivacité" semble être une très belle réussite. Il était temps que la RTBF dépoussière ses radios. Elle est en train de le faire. Elle n'a peut-être pas encore assez dépoussiéré ses chaînes de télévision. Le tout est de voir jusqu'où l'on dépoussière. Parce que si c'est pour ressembler au modèle privé...

Le grand défi de la RTBF c'est faire de la qualité tout en vivant. Elle est une grande entreprise culturelle mais sa gestion est économique. C'est le défi et le paradoxe de toute entreprise publique autonome.


logo MR

- Olivier Chastel, Ministre de l'Audiovisuel et des Arts et Lettres (MR): En matière de télévision, je pense que ce n'est pas trop. Si la RTBF, vis-à-vis de son public, veut rester crédible, elle doit pouvoir maintenir des créneaux horaires de "directs" sur un certain nombre d'événements belges, européens ou mondiaux. Sa deuxième chaîne est donc indispensable car insérer ces éléments sur La Une s'avère impossible. Il y a même parfois plusieurs événements qui se déroulent en même temps. Lorsque la deuxième chaîne publique portugaise a dû fermer ses portes pour des raisons financières, cela a créé un tollé politique.

Pour ce qui est de la radio, je suis plus sceptique mais je ne vais pas, aujourd'hui, porter un jugement au moment où la refonte et ses premières adaptations viennent d'être mises en place. Il faudra un peu plus de recul. Je serais à priori prêt à penser qu'il n'y a pas trop de chaînes de radio même s'il m'apparaît que Radio 21 ne fonctionnait pas si mal en alliant la nouvelle musique alternative et le rock classique. Je veux pouvoir mesurer demain l'efficacité de "Pure FM" et de "classic 21" par rapport à l'ancienne "Radio 21". Pour ce qui est de la refonte de "Bruxelles Capitale" et de "Fréquence Wallonie" en "Vivacité", je veux laisser, pour l'évaluation, du temps au temps. Je pense qu'indiscutablement il faudra une évaluation! Il faudra se poser un certain nombre de questions par rapport aux investissements ainsi qu'à l'efficacité et à la gestion du paysage radiophonique public.

Cette refonte nous amène un certain nombre de problèmes, en ce qui concerne les fréquences. Maintenant, en fonction de cette refonte, on me dit que la RTBF n'a plus assez de fréquences. "Pure FM" n'est pas suffisamment diffusée à Liège, sur une partie du Namurois-Luxembourg ainsi que dans certains points à Bruxelles. Pour diffuser convenablement "Vivacité" dans le Hainaut, cela serait quand même un comble alors qu'elle est produite à Mons qu'elle ne soit pas écoutée par les Hennuyers! On a dû enlever l'émetteur de "Musiq'3", à Charleroi, de manière spécifique!

Il faudra donc évaluer l'ensemble de cette nouvelle stratégie radiophonique et pas seulement le nombre de stations. Quid de la réorganisation globale en matière de demandes et de souhaits des auditeurs.

- Question public: Que pensez-vous de ce projet de nouvelle radio de la RTBF avec Radio France?

- Olivier Chastel: Cela fait partie d'un des dossiers qui se trouvent sur mon bureau! Vouloir créer cette radio, pourquoi pas? Je trouve que c'est assez emballant que la RTBF ait des idées. Ceci dit, je ne suis pas du tout disposé à ce que cette fréquence soit sortie du chapeau du plan de fréquences! Le plan de fréquences a été un sujet épineux pendant de longues années. La décision du Gouvernement de la Communauté française a, au moins, le mérite d'avoir été prise. Elle clarifie sérieusement notre paysage hertzien. Je le dis d'emblée: ce plan de fréquences n'est certes pas parfait: le dire, ce serait se voiler la face par rapport à quelques fréquences qui restent litigieuses sur la frontière linguistique, et à Bruxelles, en particulier... Le cadastre des fréquences doit être plus transparent qu'il n'est. C'est un sujet très technique. Je veux que le CSA puisse procéder en toute objectivité sur base du décret à l'attribution de ces fréquences. Aujourd'hui, on entend déjà un certain nombre de remarques sur ce plan de fréquences. Il faut garder un certain équilibre entre les réseaux et les radios indépendantes. Cela ne permet pas tout et n'importe quoi! Aujourd'hui, c'est la jungle absolue sur le réseau hertzien. Je demande à chacun de mesurer les conséquences du plan de fréquences en matière d'équilibre juridique mais aussi technique. Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus personne dans la légalité. Même les radios privées qui ont essayé de respecter le plus longtemps possible la légalité ont été obligées, à un moment, d'augmenter la hauteur de leur antenne ou la puissance de leur émetteur. Aujourd'hui, tout le monde estime qu'il a moins que par le passé. Forcément! Il faut donc que tout le monde prenne ce plan de fréquences comme un retour à la normale et comme une réelle sécurité juridique. Je pense que ces attributions de fréquences doivent se faire pour celles et ceux à qui elles sont destinées, en l'occurrence les radios privées. Et pas la RTBF.


logo ECOLO

- Jean-Marc Nollet, Ministre de l'Enfance (ECOLO): Toutes les chaînes de télévision n'ont pas le même coût. Si la conséquence d'une multiplication du nombre de chaînes serait la baisse de la qualité de leurs programmes respectifs, alors, oui, il faut mettre le holâ!

Moi, je plaiderais même pour qu'il puisse y avoir une quatrième ou une cinquième chaîne de télévision à la RTBF. Par exemple, une chaîne à horaire décalé, ce qui ne coûterait pas énormément! Pourquoi pas une chaîne qui regrouperait tous les programmes pour enfants et les diffuserait en boucle?

Là où il faudrait une réflexion écologique, c'est sur le fait qu'il faut gérer une rareté. Je pense ici aux ondes FM et le plan des fréquences des radios. Pas plus de chaînes radio pour la RTBF? OK. D'autre part, faisons attention: il faut un équilibre entre le service public et le privé. Entendons-nous bien par ce qu'on entend par "privé": il n'y a pas que les réseaux! Il y a également les radios indépendantes, celles qui nous ouvrent les voies d'un avenir différent, celles qui ont une conception différente de leur rôle... Mes collaborateurs et moi-même, nous nous sommes efforcés, dans un espace de rareté, de garder une diversité du paysage audiovisuel radiophonique. Il ne faudrait donc pas que la RTBF tente de démultiplier ses chaînes de radio quand il nous faut techniquement gérer la rareté des fréquences utilisables. Au moment où cette difficulté technique sera abolie, il n'y aura plus de problème pour multiplier les chaînes et certaines, ici également, pourraient avoir des coûts abordables.


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- Julie de Groote, Parlementaire (cdH): Il ne faut pas se demander s'il y a trop de chaînes mais savoir si les nouvelles chaînes que l'on a créées remplissent leur mission de service public. Ainsi, pour "Vivacité", il fallait se demander si les Bruxellois au sens large, tant les habitants que les personnes qui sont de passage dans la capitale, y disposent d'une information bruxelloise suffisante. La réponse était non, bien entendu.

Tous les francophones participent au financement du service public. Est-ce que la RTBF continue à proposer des chaînes qui nous ressemblent?

Il faudra se pencher très rapidement sur une analyse de la réforme des radios. On les a délocalisés, notamment à Mons. On a voulu créer des radios avec des publics cible, comme les jeunes...


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