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Comment investigue un journaliste "droits des visiteurs"?

Comment travaille le journaliste "culture" idéal (s’il existe)? Il visite une expo (assiste à un concert, etc.) pour décrire l’émotion qu’elle suscite en lui. En plus, il reste curieux à tout manque de respect des organisateurs pour les droits du public. Et là, il y a souvent du travailà fournir.

Je me suis livré à cet exercice d’évaluation "droits des usagers culturels", à Bruxelles, en visitant une exposition à Bozar, en 2013.

C’était le dimanche 13 janvier, pour l’exposition Constant Permeke. Mes constats, photos à l’appui:

Respecter les demandeurs d’emploi

Sur la tarification, la réduction Demandeurs d’emploi est enfin bien indiquée.

Il y a progrès car cela n’a pas toujours été le cas dans cette institution également dénommée Palais des Beaux-Arts.

En effet... naguère, pour Le Ligueur daté du 28 janvier 2004, je découvre, à propos de deux expositions d’Europalia Italie (Une Renaissance singulière et Vénus dévoilée) programmées au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles que:

"les tarifications affichées aux guichets indiquent des réductions pour les seniors et pour les étudiants.

La réduction pour les chômeurs n’y figure pas et, pourtant, elle est annoncée dans les dépliants.

Pensant qu’une tarification est par nature exhaustive, combien de chômeurs pudiques n’auront même pas demandé si leur statut leur donnait droit à un avantage financier. Contactés par nos soins, les organisateurs ont reconnu leur erreur.

Le courriel de notre plainte a été envoyé le 24 décembre 2003.

Les tarifications plus conformes (de simples photocopies) ont été affichées le 14 janvier 2004.

Entretemps, plusieurs rappels de notre part furent nécessaires. L’obstination paie!".

Il faut savoir que la responsable des relations extérieures m’avait indiqué dans un e-mail envoyé dès le 8 janvier 2004 qu’elle allait procéder à la rectification.

Cinq jours plus tard, je découvre sur place qu’à aucun des trois points de vente du musée, la tarification avec sa version chômeurs-admis n’a été affichée, à l’inverse de feuillets annonçant la prolongation de ces expositions.
Lorsque je signalerai fermement ce fait, le 13 janvier 2004, la situation évoluera enfin favorablement, et en moins de 24 heures.


Un guide de 60 pages

Aux visiteurs de cette expo Constant Permeke, un guide est offert: 60 pages, 22 toiles commentées, la bio de l’artiste, etc. Il est publié en trois langues: français, néerlandais et anglais. Excellente idée!

Les textes peuvent être un peu plus détaillés que ceux imprimés sur les cartels (plaquettes de présentation placées à côté des toiles) et, surtout, on évite l’embouteillage des visiteurs devant les œuvres. Enfin, le guide-papier est ramené à la maison: voilà un beau souvenir!


Omission pour louer davantage d’audioguides?

Mais il y a un bémol... Ce guide papier, c’est un ingrédient valorisant de l’exposition qui devrait, me semble-t-il, être annoncé dans toute la promotion (site internet, dépliant, communiqué de presse, ainsi que dans la tarification placée à l’entrée du musée).

Ce n’est pas le cas. Et ce n’est qu’après avoir éventuellement loué un audioguide à 3 euros... que vous découvrez, au début de l’expo, presque par hasard, son existence!


Une tirelire

On vous offre le guide papier du visiteur. Une tirelire, placée à proximité, vous invite à faire un don. Bonne initiative.

S’il avait fallu acheter ce guide en plus du ticket, vous auriez été un consommateur. Dans le cas présent, vous devenez un visiteur donateur. Un ami de Bozar.


Multiplication des sièges

De très nombreux sièges pliants sont mis gracieusement à la disposition du public. L’initiative remporte un beau succès.


Interdiction autoritaire de photographier

On ne peut pas photographier, même sans flash et sans gêner les autres visiteurs... Mais nulle part, on n’indique pour quelle raison précise ce droit naguère considéré comme normal est retiré au public, pour cette découverte de l’exposition Constant Permeke à Bozar.

Le minimum de la convivialité pour un organisme dit culturel et largement subsidié serait de le motiver de façon détaillée... Sinon on peut considérer ceci comme une prise de pouvoir autoritaire irrespectueuse des visiteurs, de la part de la direction!

Il nous semble que toute interdiction de photographier, partielle ou totale, d’une activité culturelle (les concerts également!) devrait être non seulement clairement indiquée, mais également motivée de façon circonstanciée, au cas par cas (pour éviter les abus) avant l’achat des entrées. Donc, au moins sur le site de l’organisateur, sur les sites qui pratiquent la vente des tickets sur internet, sur les dépliants et à l’entrée, au guichet de l’institution responsable.

Photos et texte: Bernard Hennebert



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