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Texte pour le public des 15-25 ans de “JEF”, le périodique du Conseil de la Jeunesse d’Expression Française (CJEF)
Février 2009.

RTBF sans pub: possible et utile

Les télés et les radios qui sont financées par la pub choisissent des programmes pour attirer des “cibles” du public qui intéressent davantage les annonceurs: plus tu es jeune, riche et dépensier...

L’”audimat”, financé par les publicitaires et les chaînes, tente de déterminer combien de postes sont branchés quand tel ou tel diffuseur expose sa “réclame”. Sur base de ces résultats, ces chaînes facturent la diffusion de leurs pubs aux annonceurs. L’audimat tel qu’il est publié dans les médias n’additionne pas les rediffusions d’une émission et le public n’est donc pas vraiment informé du nombre total de gens qui suivent une émission. Et encore moins s’ils l’ont appréciée ou non!

Les télévisions “de service public” devraient s’intéresser à des grands publics minoritaires plutôt qu’à l’audimat. Par exemple, il existe plus de 400.000 sourds et malentendants chez nous. Si on se base uniquement sur l’audimat, jamais les chaînes privées ne vont diffuser pour eux à une heure convenable une version du JT avec traduction en langue des signes! Les dotations des Etats aux télévisions de service public permettent de susciter des programmes utiles à la population, que les chaînes privées hésiteront à proposer.

Emissions sociales

Le public n’est pas stupide, contrairement à ce que pensent pas mal de “gens du métier”. Chez nous, pendant plus de vingt ans, on a programmé avec succès en prime time des magazines d’info ou de consommateurs et des programmes déjantés comme “Strip Tease”, alors qu’en France on ne les proposait qu’en fin de soirée. Si la télé élève petit à petit le public, celui-ci se sentira respecté. Et ce qui manque le plus vers 20h30, ce ne sont pas des paillettes, des séries ou de la culture, mais bien de vraies émissions sociales. Si elles sont intéressantes, le grand public est preneur. Quant à ceux qui préfèrent à cette heure-là la “Formule 1” ou des grands “Quizz”, rien ne les empêche de les suivre sur d’autres chaînes.

Enfants en otage

Tant que la Communauté française ne financera la RTBF qu’à 75% de son budget (70% dès 2010), la direction de celle-ci sera tentée de ne plus vraiment diffuser des programmes “de service public” aux meilleurs horaires... pour tenter de capter plus de publicité. Un exemple: la RTBF ne peut pas mettre de pub cinq minutes avant et après les émissions pour enfants. Elle a osé démarrer “Bla-Bla” à 16h, quand les enfants ne sont pas encore rentrés de l’école, et a perdu ainsi près la moitié de son auditoire... pour libérer le début de soirée afin d’y placer d’autres émissions qui peuvent, elles, être entourées de pub.

Enfin, débattre sérieusement!

Une RTBF sans pub est-elle financièrement viable? Josy Dubié, sénateur et ancien journaliste, proposait récemmentd’instaurer une taxation sur la publicité globale.En effet, est-il normal que les investissements publicitaires soient déductibles fiscalement à 100%?

Il faut absolument confier aux scientifiques une enquête indépendante et sérieuse sur cette thématique “RTBF sans pub”, ce qui n’a jamais été fait jusqu’à présent. C’est ce que demandent une quinzaine d’associations rassemblées dans la plate-forme VAP(Vigilance Action Pub).



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