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2003 est l’année "Brel Bruxelles"
(du 20 mars 2003 au 17 janvier 2004)

À l’occasion de l’année "Brel Bruxelles", voici quelques extraits de mon interview de Jacques Brel réalisée en 1970. J’aurai la possibilité dans Le Ligueur de revenir à plusieurs reprises sur cette thématique.

J’ai rencontré à trois reprises Jacques Brel.

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La première fois, c’était avec les étudiants du CETEDI (licence en communication sociale à l’Université Catholique de Louvain).

Le professeur Victor Bachy nous a permis d’interroger pendant près de deux heures Jacques Brel dans le cadre d’un cours de "formes nouvelles de communication artistique", le 5 novembre 1968. C’était l’époque où le chanteur triomphait dans la comédie musicale "L’Homme de la Mancha", peu de temps après sa création au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles.

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Quelques jours plus tard, après l’une de ses prestations, j’ai eu l’occasion de rencontrer Brel brièvement pour fixer un rendez-vous qui a, ensuite, dû être reporté. Mon ami photographe Gérard Michaux m’accompagnait et il a réalisé le très beau cliché en noir et blanc qui montre la fatigue du chanteur qui s’est donné complètement dans son interprétation de Don Quichotte.

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En fait, mon interview de Brel fut reportée... au mois de février 1970.

Les tours de chant et "L’Homme de la Mancha" appartenaient déjà au passé. Son absence de la scène attristait son public. Le tournage du film "Mon Oncle Benjamin" était achevé. Des nouvelles chansons avaient été écrites pour le film de Tintin, "Le Temple du Soleil".

Ma rencontre se situe quelques jours avant la "générale" d’une nouvelle comédie musicale "Le Voyage sur la Lune" dont Brel avait écrit les chansons. Fait rare dans le mileu du spectacle, la première fut annulée et ce spectacle ne fut jamais présenté au public.

Pour la fin de cette interview, j’avais réservé une petite surprise au "Grand Jacques". J’avais retrouvé le livre dans lequel il avait réalisé en 1941 le compte-rendu d’une réunion de sa troupe scoute: un texte et des dessins dont une plaque du tram 40.

Gérard Michaux était à nouveau à mes côtés. Il a photographié cet instant particulier de l’entretien.

Extrait de l'interview:

  • Bernard Hennebert: Quel âge aviez-vous à cette époque?

  • Jacques Brel: En 1941, j’avais onze ans.

  • Vous y parliez d’un sermon, un "chic"... Vous ne diriez plus cela de nos jours?

  • Oh, si! À la différence près que je n’irais plus l’écouter. Mais il y a des types qui font de très beaux sermons!

  • 1941: une année importante pour vous?

  • C’était la première année de la guerre. La guerre est importante pour tous les types qui l’ont connue.

  • Souvent, vous dites que quinze ans est le plus bel âge...

  • Non. J’ai dit que les rêves de quinze ans forment le plus bel âge. Je n’ai jamais dit que quinze ans était un bel âge. Les rêves de l’enfance, çà, c’est formidable.

  • Voulez-vous revivre les rêves de votre enfance?

  • On ne revit pas un rêve. On vit un rêve. On l’applique. On essaie de le réaliser. Un adulte n’a pas de rêve. Les seuls rêves que peut avoir un adulte sont des rêves d’enfance.

  • Pourquoi parlez-vous de rêves de quinze ans?

  • Parce que tout le monde rêve à quinze ans. À partir de vingt ans, la moitié des gars ne rêvent plus. Ils pensent à leur sécurité. Ils ont leurs problèmes!

  • Leur profession...

  • Ouais!


"Brel Bruxelles"
(du 20 mars 2003 au 17 janvier 2004)

> www.brel-2003.be
> info@brel-2003.be


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